L'intelligence artificielle (IA) et l'apprentissage automatique pourraient être révolutionnaires pour améliorer la qualité et la disponibilité des soins de santé, selon Mehadi Sayed, fondateur de la société de dossiers médicaux électroniques Clinisys EMR Inc. Mais pour atteindre cet objectif ambitieux, il faudra une coopération et une collaboration étroites entre le secteur privé, les établissements d'enseignement et de recherche, ainsi que tous les niveaux de gouvernement.
" Les modèles d'apprentissage automatique (...) peuvent améliorer le diagnostic. Ils peuvent réduire le temps d'attente des patients, améliorer leur qualité de vie, etc.
Clinisys a créé une nouvelle société d'analyse de la santé axée sur l'apprentissage automatique, Clinilytics. La nouvelle organisation est née d'une tendance que M. Sayed a remarquée au cours de sa carrière d'éducateur en technologie et de dirigeant d'une entreprise spécialisée dans les informations numériques sur la santé. Au cours de la dernière décennie, dit-il, l'accent a été mis sur la collecte de données, non seulement dans les secteurs de la santé et du bien-être, mais aussi dans des secteurs allant des services financiers à la fabrication. Toutefois, la collecte de données n'est qu'un début ; il faut savoir comment les utiliser efficacement. Clinilytics utilise l'apprentissage automatique, l'intelligence artificielle et l'analyse de données pour créer des outils destinés aux prestataires de soins de santé, qu'il s'agisse de mieux gérer les ressources, d'accomplir des tâches administratives ou de faciliter les diagnostics.
Récemment, l'entreprise a joué un rôle important dans un projet de collaboration conçu pour rassembler neuf organisations de l'Alberta travaillant sur des projets novateurs axés sur l'IA. L'initiative, qui fait partie du programme Écosystèmes d'innovation régionaux (EIR) de Diversification de l'économie de l'Ouest Canada, visait à aider les organisations de santé et de bien-être de l'Alberta à rechercher des utilisations viables de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique dans le domaine de la santé et de l'analyse des données.
Pour beaucoup d'organisations, c'était la première fois qu'elles commençaient à développer des produits basés sur l'IA. Clinilytics a offert des conseils, en fournissant des analyses et son expertise en apprentissage automatique aux organisations qui développaient leurs projets pilotes. Selon M. Sayed, les résultats ont été surprenants ; le travail de recherche et de développement s'accompagne toujours d'un risque élevé d'échec, mais tous les projets de l'écosystème ont connu au moins un certain niveau de réussite.
"Aucun des projets n'a eu de résultats nuls. Chaque projet a eu, sur une échelle de un à dix, un niveau de réussite de sept à neuf", dit-il. "C'était très réconfortant de voir l'impact que peut avoir un ensemble d'entreprises."
Construire l'écosystème
Les projets pilotes visaient à résoudre une variété de problèmes. Le travail effectué au Cross Cancer Institute portait sur la gestion des ressources afin de prévoir le nombre de patients et d'aider les administrateurs à mieux préparer le personnel, l'équipement et les médicaments. Parallèlement, un projet mené en collaboration avec l' Institut canadien du sport de Calgary visait à recueillir les expériences sensorielles d'athlètes d'élite afin de développer la prochaine génération de technologies portables.
Un autre projet a permis d'aider les cliniciens à établir des diagnostics plus précis : Le projet CardiAI de Calgary développe des outils d'IA pour prédire les anomalies du rythme cardiaque et de l'imagerie cardiaque.
Cette culture de coopération et de collaboration, plutôt que de concurrence, sera un élément essentiel pour continuer à bâtir un écosystème solide en Alberta, affirme M. Sayed. Les soins de santé et l'intelligence artificielle sont deux domaines qui évoluent rapidement. Toutes les leçons apprises par une organisation peuvent être inestimables pour d'autres entreprises qui pourraient rencontrer les mêmes obstacles.
"Les projets de ce type font évoluer l'ensemble de l'écosystème dans une direction positive", dit-il.
"Nous venons tout juste de commencer, mais nous recevons déjà des demandes de renseignements de la part d'autres administrations et entreprises disposant d'ensembles de données similaires. Ils veulent explorer les données et les réaffecter. Nous partageons donc cette ressource avec une communauté plus large."
La collaboration permet également de contrer le principal défi auquel, selon M. Sayed, toute organisation travaillant dans le domaine de l'intelligence artificielle est confrontée : l'accès aux talents. Avec une telle attention portée à l'IA et à son potentiel, la demande de personnes capables de construire ces outils dépasse de loin l'offre. Le partage des ressources et de l'expertise peut être d'une grande aide. Il fait remarquer que les entreprises albertaines ont un avantage considérable dans ce domaine particulier, car elles ont accès à des institutions comme Amii qui attirent des experts et forment des travailleurs talentueux dans la province.
"Bien sûr, nous avons besoin d'entreprises privées, mais nous avons aussi besoin d'institutions telles qu'Amii. Nous avons besoin d'établissements d'enseignement comme l'Université de l'Alberta, l'Université de Calgary et bien d'autres. En même temps, nous avons aussi besoin du soutien du gouvernement."
Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme Diversification de l'économie de l'Ouest Canada Écosystèmes régionaux d'innovation (ERI) de Diversification de l'économie de l'Ouest Canada. L'initiative a rassemblé neuf organisations à but non lucratif, des entreprises et des universités pour établir des utilisations viables de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique dans le domaine de la santé et de l'analyse des données.